OS SINOS DA AGONIA


Autor: Autran Dourado
Título: OS SINOS DA AGONIA, LA MORT EN EFFIGIE
Idiomas: port, fra
Tradutor: Genevieve Leibrich et Nicole Biros(fra)
Data: 26/12/2004

LA MORT EN EFFIGIE : ROMAN


Deuxième journée
Fille du soleil, fille de la lumière
2


Autran Dourado

Malvina n’avait guère prête attention lorsqu’elle avait entendu mentionner pour la première fois le nom de João Diogo Galvão. Encore un autre de ces innombrables aventuriers, sûrement, établis dans le Minas qui surgissaient à Taubaté au retour des mines et faisaient étalage d’une richesse, qu’ils ne possédaient pas véritablement. Par la suite ils se révélaient des gueux, ni plus ni moins, avec pour unique fortune une douzaine d’empans de soie chatoyante.
Ce que son père souhaitait le plus au monde c’était marier ses filles à l’un de ces magnats de l’or et du diamants si vantés et redorer ainsi un blason bien défraîchi et bien terni, qui accusait même de signes indubitables de ruine depuis que sa famille s’était vue forcée de quitter São Paulo pour s’intaller dans ce village de Taubaté. La malchance ayant voulu qu’il perdît presque tous ses biens dans les expéditions qui se montaient sans cesse pour la région des Mines. Comme tant d’autres avant et après lui, depuis que le bruit de la découverte de gisements d’or avait commencé à répandre.
Malvina n’y avait guère prête attention car elle savait que la première à partir, pour sauver la maison et ce lignage tant vanté de son père qui plongeait ses racines dans les livres les plus anciens du Roi, ce serait Mariana. Mariana était l’aînée, elle avait presque trente-cinq ans, ce qui faisait le désespoir de ses parents, épouvantés à l’idée de l’avenir sombre qui attendait une vieille fille dans une famille noble et appauvrie.
Non pas que Mariana fût laide, loin de là, elle était même jolie mais d’une joliesse dépourvue de piquant, pleurnicharde, encore que Mariana fût assez dégourdie dans d’autres domaines. Il se trouvait que les prétendanst étaient des mamelouks au teint plutôt basané ou même des mulâtres qui n’avaient pas froid aux yeux et qui masquaient leur carnation brune sous plusieurs couches de poudre et de pommade et se targuaient d’avoir réputation et fortune dans le Minas. Les Blancs de race pure étarent de pauvres hères, comme eux-mêmes, et si le père n’y prenait garde, au lieu de sauver son lignage, il lui porterait le coup de grâce. Après force enquêtes et maints envois de messagers, après dénombrements et vérifications des biens et des richesses qu’ils prétendaient posséder dans tel ou tel district du Minas (le vieux Dom João Quebedo en dépit de son grand âge et de ses cheveux blancs était, pour ces choses-là fort avisé et fort habile) il s’avérait que les prétendants ne possédaient pas un traître liard et ne pouvaient offrir pour tout potage qu’ample jactance et abondance de grelots.
Tous ceux qui s’étaient présentés jusqu’alors n’étaient que des miséreux quand ils n’étaient pas des va-ni-pieds effrontés ou de francs gredins. Tout comme les vêtements voyants et incongrus qu’ils arboraient pour faire parade d’une élégance qui, chez ces béjaunes et ces ignorants des règles, suscitaient les ricanements et les gausseries des jeunes filles de l’endroit.
Des nobles comme eux, d’une race pure et d’une généalogie connue, il y avait beau temps que le père avait cessé d’en souhaiter. Leur pénurie d’argent les enfoncerait davantage encore dans la misère et ce serait folie, déclarait le sage vieillard chaque fois que l’un d’eux l’approchait. Ils cessèrent vite de l’assiéger, ayant appris que le vieux Dom João Quebedo Dias Bueno était aussi impécunieux et déchu qu’eux. Cela se voyait au demeurant, à la maison constituée d’un seul rez-de-chaussée qu’il habitait en ville et plus encore à sa maison des champs laissée à l’abandon. En définitive ils avaient tous les mêmes visées, étaient tous gens de même farine.
Non pas que Malvina fût désintéressée et docile, ni qu’elle acceptât passivement l’ordre de préséance fixé par le père, après que la mère le lui eût subtilement soufflé. La mère, pourtant, avait perdu beaucoup de son autorité après le faux-pas qu’elle avait commis pendant que son mari était allé dans le royaume quêter la protection de parents qui avaient leurs entrées chez le Roi, faux pas dont était né son malheureux et bien-aimé Donguinho, honte et tristesse de toute la famille et une de raisons secondaires de leur installation à la compagne et après, à cause du manque de capitaux et de bras pour cultiver la proprieté, dans le village de Taubaté. Dom João Quebedo avait fini par accepter le maudit Donguinho et par accorder à sa Vicentina, par grandeur d’âme et charité insigne, un pardon qu’elle n’avait pas mérité et qu’elle ne méritait toujours pas car, quoique matrone maintenant, elle etáit restée chaude et ardente et disposée à toutes les dissipations sitôt qu’un mâle montrait le bout de l’oreille. Si naguère la mère commandait et régnait aujourd’hui elle se contentait d’insinuer et de suggérer ; c’était son mari qui décidait et ordonnait. Dom João Quebedo avait toujours été un homme plein de mansuétude et de superbe, il pardonnait les écarts de conduite de sa femme d’autant plus volontiers qu’il était de constitution chétive et qu’il ne l’avait jamais honorée avec la régularité voulue. D’ailleurs lui aussi avait quelques peccadilles de jeunesse à se reprocher mais il profita de cette naissance aberrante et douloureuse pour reprendre à sa femme les rênes du gouvernement. Cela s’était passé il y avait de longues années, trente pour être exact, précisément l’âge de Donguinho.
Malvina, donc, n’était pas aussé désintéressée et docile que cela. C’était une jeune personne déterminée et farouche, dont la volonté, le tempérament et la ruse étaient aussi développés que chez sa mère du temps de sa jeunesse. Outre qu’elle se savait beaucoup plus fraîche et plus jolie que Mariana, elle faisait fond sur ses charmes et ses appas, sur le pouvoir infaillible de ses machinations. Ses saints patrons avaient beau s’avérer très puissants, lui être d’un grand secours, elle se fiait d’abord à sa propre ténacité et à sa bonne étoile.
Ainsi, bien qu’âgée de vingt ans seulement, Malvina était une ourdisseuse persévérante et, à côté d’elle, Mariana n’était qu’une ombre. Une fois dévoilés les imposteurs et leurs prétentions creuses, que vienne le prétendant de bon aloi et elle saurait comment s’y prendre. Malvina possédait la science et la ruse de sa mère à quoi elle avait adjoint l’ambition de son père que seule avait desservi une bonhommie généreuse et paresseuse. Mais chez elle cette débonnaireté tranquille et nonchalante était simple apparence, mince vernis. En réalité elle était sa mère tout craché, c’était bien ce qu’on disait d’elle, elle en avait la beauté, la présence, le même pouvoir magique que Dona Vicentina dans sa jeunesse. Quand les gens disaient cela Malvina souriait d’un air espiégle et entendu. Elle tablait sur la douceur et le calcul, vertus qu’elle avait héritées de son père, elle ne se laisserait pas entraîner et égarer par l’impétuosité de sa mère. Le moment venu, elle saurait comment agir. Aussi souriait-elle et, aptiemment, elle attendait.
Par des personnes de toute confiance, désespérées à présent qu’or et petits cailloux brillants avaient commencé à se faire plus rares dans les cours d’eau et dans les gisements, ce qui avait mis un frein à la bruyante et folle allégresse générale, Dom João Quebedo fit vérifier, dans le Minas Gerais, qui était donc ce João Diogo Galvão qu’on lui avait présenté. Ce dernier lui avait fait part du sérieux de ses intentions et lui demané s’il pourrait lui rendre visite afin de faire connaissance avec sa famille. Vous allez vous en retourner dans le Minas, sur vos terres, dit Dom João Quebedo. Et moi je vais tâcher de m’enquérir de vos qualités et de vos mérites en recourant aux sources que vous m’avez indiquées. Et quand vous reviendrez ici nous aurons une conversation.
João Diogo hocha la tête en signe d’assentiment, ces façons étaient celles d’un honnête homme, conscient de ses devoirs. Mais Dom João Quebedo, que la méchanceté et les mauvais tours de la vie avaient échaudé, dit, pour mettre l’homme à l’épreuve : alors, nous sommes bien d’accord, si mes vérifications me donnent satisfaction, vous prenez l’aînée, celle qui se prénomme Mariana.
João Diogo grogna un « c’est d’accord » et – Dom João Quebedo ajouta : ma fille, en dehors de son nom et de son lignage, de sa vertu et de sa jolie tournure, de ses bonnes manières et de ses qualités (elle sait lire et écrire, ce qui n’est pas à négliger), n’a que très peu à offrir. Je n’ai aucun besoin de dot, dit João Diogo, Votre Seigneurie ne sait pas encore qui je suis. Si Votre Seigneurie après avoir procédé aux vérifications qu’elle m’a annoncées, m’acceple pour gendre, la jeune Mariana pourra m’accompagner dans le Minas en emportant uniquement la robe qu’elle aura sur le dos. Je me charge de la couvrir de joyaux et de gâteries, de parures et de tout le reste.
Dom João Quebedo rougit et sentit un fort tressaillement intérieur. Malgré sa pauvreté et sa décadence il gardait l’orgueil chatouilleux et la susceptibilité ombrageuse. Il avait le visage en feu. João Diogo evait sûrement se rendre compte de sa honte et de son humiliation. Même s’il était aussi riche qu’il le prétendait, et il avait dit cela sans la moindre vutrecuidance, ce qui l’avait beaucoup impressionné, l’homme n’en était pas moins un grossier et vil personnage, dessous son déguisement et l’habit élégant qu’il avait revêtu pour faire bonne impression. Dom João Quebedo ne l’amènerait pas chez lui avant d’avoir la certitude que ses filles, Malvina surtout, qui aimait tant rire, ne perdraient pas la tête et ne feraient pas toute échouer. Il voulait d’abord connaître la vérité sur l’étendue des richesses dont se targuait cet étranger. Prudence et eau bénite n’ont jamais fait de mal à quiconque, se dit-il en son for intérieur.
Un grossier personnage, un rustaud, puant certainement encore le nègre et le bougre, pensèrent pour lui son orgueil et son lignage. Mais il se souvint de son dénuement, de sa maison dont le chef était resté au Portugal, maison dont il était si fier. Il pensa à sa famille, à sa femme et à ses filles ; à ce Donguinho insane, à la douleur, à l’humiliation et à la honte qu’il devrait endurer toute sa vie jusqu’à ce que quelqu’un (à la campagne quand Donguinho parvenait à s’échapper dans les pâturages et dans les bois il crouvait les juments ; il s’évadait de sa chambre sans fenêtres, fermée à double tour ; bavant furieux, il faisait sous lui), ou lui-même, un jour de désespoir plus noir, le supprime. Il pensa à sa maison du village où il n’allait autrefois que pour les fêtes, devenue aujourd’hui sa demeure permanente, avec seulement six esclaves d’Angola pour le servir et gragner de quoi les sustenter lui et sa famille. Il pensa à ses terres et à ses propriétés, aujourd’hui sans aucune valeur ; à sa ferme de la Ribeirinha, laissée à l’abandon, à la forêt qui reprenait ses droits sur un sol défriché à grand-peine, au bâtiment d’habitation qui tombait en ruine. Il se souvint des temps d’autrefois, du temps de l’abondance, quand la ferme de la Ribeirinha était un bijou, un verger luxuriant ; il se souvint de sa plantation de cognassiers, de sa fabrique de conserves, de quelques deux mille caisses et plus, de pâte de coing et de pâte de goyage, qu’il envoyait à la ville de Bahia, des poiriers, des treilles, des figuiers, de la canne à sucre (il sentit même sur sa peau une brise imaginaire venue des anciens champs de canne à sucre), des chaudrons et des alambics ; des centaines d’esclaves au travail ; eds pâturages odorants, de la bouse de vache dans les corrals, de cette bonne odeur chaude qui parvenait à ses narines quand il contemplait paresseusement ses étables de loin, installé sur sa véranda ; de ses nombreux taureaux reproducteurs, de ses vaches pleines, de ses jeunes génisses intactes galopant et mugissant dans le crépuscule bleu-gris. Il fallait que tout cela ressuscite, doux Jésus ! Il avait tellement envie d’être heureux et de retrouver le sourire. Et dans ses rêves plantations et champs reverdissaient.
Plus loin encore l’écho d’un songe, la musique des violes et des luths, des clavecins, des harpes et des flûtes sonores, entendus dans la maison de ses parents restés au royaume, chaque fois qu’il était allé là-bas. Plein d’une haine bouillonnante il pensa à cette parentèle ingrate bien en cour auprès du Roi et qui aurait pu l’aider mais qui l’avait abandonné au moment où il aurait eu le plus besoin de secours pour recouvrer les capitaux considérables qui s’étaient évaporés dans les expéditions désastreuses où il s’était fourré, non pas personnellement mais comme bailleur de fonds, à un moment où tout ce qu’il aurait voulu c’était une recommandation auprès du Capitaine-Général du Minas et façon à obtenir de ce dernier quelques contrats qui lui auraient permis de s’installer à Vila Rica et ensuite, qui sait, à la Cour. Le vieillard rêvait, le vieillard extravaguait.
Il pensa à son dénuement cruel, aux privations endurées. Il pensa à la noblesse de son sang et à son blason, à son lignage et à la cotte d’armes dont il faisait toujours parade malgré sa déchéance et il sentit sa gorge se nouer, ses yeux s’emplir de larmes. Il pensa surtout à sa misère présente et en oublia tout son orgueil.
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Fonte : DOURADO, Autran. La mort en effigie : roman. Traduit par Geneviève Leibrich et Nicole Biros. Paris : A.M. Métailié, 1988. p. 98-104. [Traduction de Os sinos da agonia].

OS SINOS DA AGONIA

Segunda Jornada
Filha do sol, da luz
2

Autran Dourado

Malvina não deu muita importância quando ouviu falar pela primeira vez no nome de João Diogo Galvão. Era com certeza mais um daqueles inúmeros geralistas que apareciam em Taubaté, de volta das Minas, aparentando mais cabedal do que na verdade possuíam. Depois se revelavam meros pingantes, não tinham de riqueza mais que duas braças de melcochado.
O que o pai mais queria era um daqueles tão decantados magnates do ouro e do diamante para casar as filhas e assim dourar o seu brasão desgastado e empalidecido, dando mesmo mostras de ruína, desde que se viu forçado a mudar de São Paulo para a vila de Taubaté, depois da má fortuna que teve jogando quase todo o seu cabedal nas bandeiras que partiam continuadamente para o país das Minas Gerais. Como tantos outros antes e depois dele, tão logo começaram a chegar as primeiras novas dos descobertos.
Malvina deu pouca importância porque sabia que a primeira a sair para salvar a tão apregoada casa e linhagem do pai, com raízes nos mais antigos livros do rei, devia ser Mariana. Mariana era a mais velha, andava beirando os trinta e cinco anos, o que deixava os pais desesperados com o futuro negro de uma solteirona em família nobre e empobrecida.
Não que Mariana fosse feia, ao contrário – era até bem bonita, mas de bontiteza sem graça, chorona, apesar de esperta para outras coisas. É que os pretendentes eram mamelucos de cor mais carregada ou mesmo mulatos ousados, que disfarçavam, a poder de muito pó e pomada, a sua trigueza, e alardeavam fama e cabedal nas Minas Gerais. Os brancos sem mancha de geração eram uns pobretões que nem eles, e se o pai não tomasse cuidado, em vez de salvar a sua linhagem, acabava perdendo-a de vez. Depois de consultas e mensageiros, feitas as contas e apurados os cabedais e haveres que alardeavam possuir nos distritos das Minas (o velho dom João Quebedo, apesar de entrado em anos e já nas cãs da velhice, era muito vizonho e ligeiro para essas coisas), verificava-se que os pretendentes não valiam dez réis de mel coado, só possuíam bazófia e guizos.
Todos os que tinham aparecido até então não passavam de uns pobretões, mesmo pés-rapados audaciosos, senão pícaros. Tudo feito as vistosas e impróprias roupas com que se vestiam para alardear uma casquilhice que neles, sem a sabença das regras e sem traquejo, eram motivo de riso e chacota entre as moças do lugar.
De nobres como eles, de prosápia e casta, há muito que o pai deixara de cuidar. Não trazer cabedal e alargar pobreza é que é desatino, dizia o sábio velho toda vez que um deles o procurava. Depois deixaram de aparecer, ficavam sabendo – o famoso dom João Quebedo Dias Bueno era tão pobre e decaído quanto eles. Aliás se via pela casa terreira onde morava na cidade e mais ainda pela casa da roça no abandono. Enfim, todos com a mesma pontaria, farinha do mesmo saco.
Não que Malvina fosse assim tão desprendida, bem mandada, e aceitasse passivamente a ordem de precedência estabelecida pelo pai, depois de sutilmente soprado pela mãe. Mas a mãe perdera muito a força depois daquela descaída, quando o marido andava pelo reino em busca da proteção dos parentes com privança na casa real, de que nasceu o seu bem amado e infeliz Donguinho, vergonha e tristeza de toda a família e mesmo uma das secundárias razões da mudança para a fazenda, e depois da falta de braços e cabedal para tocar a roca, para a vila de Taubaté. Dom João Quebedo aceitara aquele maldito Donguinho e acabou dando à sua Vicentina, por grandeza de alma e muita caridade, um perdão que ela nunca mereceu ou merecia, mesmo quando amatronada, sempre rubra e esquentada, nos esbanjamentos, perto de qualquer macho. Se a mãe antes mandava e imperava, agora se limitava apenas a insinuar e a soprar; quem decidia mesmo e comandara era o marido. Dom João Quebedo foi desde sempre um manso e soberano varão, perdoava as fraquezas da mulher, mesmo porque andava fraco e nunca a assistira com a desejada regularidade. Também ele tinha os seus pecadilhos de mocidade, mas se aproveitou daquele aberrante e doloroso nascimento para tomar da mulher as rédeas do comando. Isso há muitos anos, precisamente há trinta, que era a idade atual de Donguinho.
Malvina não era pois assim tão desprendida e bem mandada. Era moça de grande ânimo e vontade, de uma vontade, ânimo e astúcia tão grandes feito a mãe na mocidade. Além de se saber muito mais nova e bonita do que Mariana, confiava nos seus encantos e chamarizes, no poder infalível de suas maquinações. É verdade que os seus santos padroeiros eram muito fortes, ajudavam muito, mas ela confiava na sua própria fortidão e sina.
Assim, apesar dos seus vinte anos, Malvina era paciente tecedeira, Mariana virava uma sombra perto dela. Quando os enganosos desistissem e o bom e verdadeiro pretendente aparecesse, ela saberia como proceder. Malvina tinha a ciência e malícia da mãe, a que juntava a ambição do pai, que só a mansidão nobre e preguiçosa mansidão era apenas aparente, leve camada de verniz. Na verdade era a mãe cuspida e escarrada feito se dizia, tinha a mesma beleza e presença, o mágico poder de dona Vicentina na sua mocidade. Diziam e Malvina sorria maliciosa e sabida. Confiava nas mansas e calculadas virtudes herdadas do pai, não se deixaria arrastar e se perder pela afoiteza da mãe. Na hora saberia como fazer. E assim sorria, pacientemente esperava.
Por gente de sua inteira confiança nas Minas, agora desesperadas depois que o ouro e os seixinhos brilhantes começaram a escassear nos ribeiros e grupiaras, apagando a ruidosa e desvairada alegria, dom João Quebedo mandou apurar quem era aquele apresentado João Diogo Galvão. O geralista lhe falara de suas sérias pretensões e perguntou se podia visitá-lo para conhecer a família. Vossa Mercê vai de novo para as Minas, para as suas casas, disse dom João Quebedo. Vou procurar saber, pelas fontes que o senhor me deu, das suas virtudes e valimento. Na volta a gente se fala.
João Diogo assentiu com a cabeça, todo o seu jeito era de homem sisudo e cumpridor. Mas dom João Quebedo, muito escolado nas malícias e artimanhas da vida, disse, mais para provar o homem, fica assentado: se tudo correr bem nas apurações, a moça é a primeira, de nome Mariana.
João Diogo grunhiu um está bem, e dom João Quebedo ajuntou: a filha, além do nome e da casta, das virtudes e bom parecer, dos modos e prendas (sabe até ler e escrever, o que não é de desmerecer, disse), pouca coisa tina para dar. Não careço, disse João Diogo, Vossa Senhoria não sabe ainda quem eu sou. A moça Mariana, se Vossa Senhoria, depois da apuração que vai mandar fazer, me aceitar pra genro, levo ela prás Minas só com o vestido do corpo. De jóias e mimos, das belezas e do restante eu cubro o seu corpo.
Dom João Quebedo corou, sentiu um repuxão forte por dentro. Apesar de pobre e decaído, tinha ainda a prosápia e o orgulho muito vivos e quentes na alma, a cara queimando. João Diogo podia perceber a sua vergonha e humilhação. Mesmo sendo rico como dizia sem exagero, o que muito o impressionou, o homem era grosso e rasteiro, apesar do disfarce e das roupas de vestir que agora usava para bem impressionar. Não ia levá-lo em casa sem antes ter a certeza de que as filhas, Malvina sobretudo, muito risonha, perdessem o siso e botassem tudo a perder. Primeiro teria de saber a verdade sobre o forasteiro de por si tão apregoada riqueza. Prudência e água benta não fazem mal a ninguém, disse para si mesmo.
Um grosso, um rude, com certeza ainda fedendo a preto e bugre, pensaram por ele o seu orgulho e linhagem. Mas se lembrou da carência, da sua Casa, cujo principal ficava no reino, de que tanto se orgulhava. Se lembrou da família, da mulher e das filhas; do insano Donguinho, sua dor, humilhação e vergonha, que ele teria de aturar a vida inteira, até que alguém (se sôlto nos pastos e nos matos quando na roça: cobrindo éguas se escapulia do quarto sem janelas, trancado a sete chaves; baboso, mijando pelas pernas abaixo, furioso) ou ele próprio, num dia de maior desespero, o matasse. Se lembrou da sua casa na vila, onde antes só vinha para as festas, agora morada permanente, com apenas seis peças da Angola que lhe garantiam o serviço e o sustento. Se lembrou das terras e chão, agora sem nenhuma valia; da sua Fazenda da Ribeirinha no abandono, o mato recuperando o terreno perdido, conquistado a duras penas, a casa de morada caindo em ruína. Se lembrou de que antigamente, nos tempos de fartura, a fazenda da Ribeirinha era um mimo, um pomar viçoso; se lembrou da sua plantação de marmelo, do seu fabrico de conservas, das mais de duas mil caixas de marmelada e goiabada que mandava para a cidade da Bahia; das pereiras, das parreiras, das figueiras; das canas (chegou a sentir na pele a aragem imaginária vinda do antigo canavial), tachas e alambiques; das centenas de escravos labutando; dos pastos cheirosos, das bostas nos currais, o quentume bom no nariz, ele longe, do alpendre, só espiando preguiçoso; dos seus muitos bois de semente, das vacas cheias, das novilhas vazias saltando e mugindo no azul-cinzento do entardecer. Tudo isso carecia de voltar, meu Jesus! ele carecia muito de ser feliz e risonho. E em sonho a roça e os campos reverdeciam.
E mais longe, como um eco que se escuta sonhando, a música das violas e alaúdes, dos cravos e harpas e flautas sonorosas, das casas dos parentes no reino, das vezes que foi lá. Com ódio espumoso se lembrou da ingrata parentela, de muito valimento na privança del-Rei, que o abandonou quando mais carecia de ajuda para recuperar os grossos cabedais que foram se esvaindo naquelas mal sucedidas empreitadas das bandeiras em que se meteu, não de corpo mas emprestando, quando queria somente uma recomendação ao Capitão-General das Minas para conseguir uns contratos, para então se mudar, quem sabe para Vila Rica e depois para a corte? O velho sonhava, o velho tresvariava.
Se lembrou da sua carência doida, das privações. Se lembrou da sua casta e brasão, sua linhagem e cota d’ armas, que a sua humilhada nobreza ainda arrotava, e sentiu um apertão na goela, lágrimas nos olhos. Se lembrou principalmente da sua atual miséria, e pôs o orgulho de banda.
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Fonte: DOURADO, Autran. Os Sinos da Agonia. 3ª edição. Rio de Janeiro, Difel, 1977, p. 74-78.